
Le 23 septembre, c’est la Journée internationale de la visibilité bisexuelle. Créée en 1999 par trois militant.e.s étasunien.nes, dont Michael Page qui est également à l’origine du drapeau bi, créé lui en 1998. Cette journée permet de mettre en avant et de célébrer la communauté bi, encore trop souvent invisibilisée et oubliée même au sein de la communauté LGBTQIA+. Cette journée est, selon moi, encore très importante à l’heure où le fascisme et le conservatisme reviennent en force, et apportent avec eux un recul vers la biphobie et les monosexualités binaires.
La bisexualité inclus les hommes et les femmes trans
Les femmes trans sont des femmes. Les hommes trans sont des hommes. Si, quand vous entendez « homme et femme », vous pensez uniquement aux hommes et aux femmes cis, c’est vous qui êtes transphobes, pas la bisexualité. De plus, de nombreuses personnes trans se définissent comme bi. Du coup, cela voudrait dire qu’iels ne relationneraient qu’avec des personnes cisgenres, avec tous les risques que cela peut impliquer, alors que le T4T existe ? Ca ne fait pas sens.
La bisexualité inclus les personnes non binaires.
Le suffixe « bi » de bisexualité n’en fait pas une sexualité binaire pour autant. La bisexualité, c’est être attiré par les personnes de son genre et d’autres genres, ou être attiré par plus d’un genre. Si en big 2025 votre définition de la bisexualité est toujours « être attiré par les hommes et les femmes », il serait peut-être temps de la mettre à jour. J’ai déjà entendu des personnes cis bisexuelles dire qu’elles n’étaient pas attirées par les personnes non binaires. Non seulement c’est enbyphobe car ça exclut les personnes non binaires, mais en plus, c’est très certainement faux. Il n’y a pas qu’une seule façon d’exprimer sa non-binarité. Non-binaire ne veut pas dire androgyne. Vous avez sûrement déjà été attiré par une personne non binaire sans le savoir, en pensant que c’était un homme ou une femme. Contrairement à ce que les transphobes aimeraient nous faire croire, le genre d’une personne n’est pas marqué sur son front. On ne peut pas connaître le genre d’une personne juste en la regardant.

bi et non binaire Sara Ramirez
Ce que je dis souvent, c’est que je n’ai pas changé d’orientation sexuelle en comprenant que j’étais non binaire. Je ne me suis pas dit que j’allais utiliser le terme pan parce qu’il serait « plus inclusif ». J’ai passé dix ans à m’identifier comme bi avant de comprendre que je n’étais pas une femme, mais une personne non binaire. Cette prise de conscience n’a jamais changé ma vision de la bisexualité. Si je reprends la définition citée plus haut, cela veut dire que je suis attiré par les personnes de mon genre, donc non binaires, et les personnes d’autres genres. Les définitions évoluent et aujourd’hui, le terme bi n’est plus un suffixe binaire, mais plutot un mot parapluie qui englobe différentes sexualités fluides.
D’ailleurs le drapeau bi a bien trois couleurs et non pas deux. Certes le violet prend moins de place mais il est quand-même là et ça serait bien de ne pas l’oublier. Je sais qu’on a tendance à oublier l’ordre et le placement des couleurs, mais ça serait chouette de ne pas les oublier tout court.
Les personnes bies en couple hétéro sont toujours bies.
Tout comme les personnes bies en couple gay ou lesbien sont toujours bies. Et les personnes bies célibataires sont toujours bies. Les personnes bies qui n’ont jamais eu d’expériences avec des personnes du même genre sont toujours bies. Et elles n’en sont pas moins queer. Il y a un énorme problème de gatekeeping dans la communauté queer vis à vis des personnes bies. Ces personnes qui décident qui est assez queer pour faire partie de la communauté. Qui gardent les portes pour décider qui peut rentrer ou non. J’ai moi même souffert de ce gatekeeping et il a fallu attendre la prise de conscience de ma non binarité pour que je me sente enfin « assez queer » et légitime à faire partie de cette communauté. Chose que je n’arrivait pas à faire quand je pensais être une femme bie.
La sexualité est fluide. Les étiquettes ne sont pas fixes et peuvent changer au cours du temps. On ne sait jamais vraiment ce que la vie nous réserve, les rencontres que l’on va faire. Les certitudes peuvent vite se casser la gueule. Quelque soit notre parcours, de l’hétérosexualité vers la bisexualité ou de l’homosexualité vers la bisexualité, on devrait toustes pouvoir être acceuillit et soutenu par la communauté queer.
Pour terminer, j’avais envie de finir cet article sur une note musicale avec un de mes derniers coup de coeur. Le morceau Paris extrait du dernier album de Joy Crookes sorti le 19 semptembre dernier et aux paroles assez explicites :
« Kinda wanted you to be my girlfriend
Didn’t wanna fuck with no more catholic guilt
When it comes to pride
I’d raise my heart to a girl or a guy
But I believed, I believed I was a sinner
Oh, I believed, I believed I was a sinner
Took so long »
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